Le bar. Un comptoir comme une composante essentielle de tout restaurant. Celui qui spatialise : il est central et il relie les pièces entre elle. C’est celui derrière lequel on parle, contre lequel on s’accoude, sur lequel on mange. Ici on tourne autour quand on y travaille, véritable prolongement matériel de la cuisine, il est le support de préparation de plats qui se dessinent devant nous. Il dissimule l’accès aux secrets de la cave, dessous, et permet de se disputer le partage de l’addition, dessus.
Autour de ça il y a les murs, précédemment cachés avec maladresse (« timidité » pour être plus sympa ?) derrière des doublages à la géométrie semblant ignorer le lieu. Un effort particulier leur est apporté : curage, nettoyage, mise à nu de la pierre, enduits à la chaux, et pour finir, doublages acoustiques en béton de chaux-chanvre permettant d’équilibrer l’acoustique monacal du plafond voûté existant.
Les trois petits mois d’études et de chantier auront nécessité la mobilisation de nombreux acteurs amateurs formés à l’auto-construction et au chaux-chanvre. L’intervention artistique d’Audrey Perzo magnifie le « déjà là » du lieu, et met en cohérence les motifs du sol existant, la géométrie des voûtes, et fait un clin d’œil aux vitraux kitsch présents en façade.